"La Malédiction de la zone de confort" est né du constat effrayant qu’aujourd’hui la vie tient à un pouce. C’est ce que j’ai réalisé en écoutant soirée après soirée des amis raconter ce qui ressemblait à une longue errance douloureuse sur Tinder. Un endroit où la possibilité du bonheur se joue en gros en trois secondes. Une seconde, deux secondes, trois secondes… Non ? Vous êtes sûr ? OK. Next. Forcément comme mon amoureux de toujours préfère les blondes par principe, mais qu’étrangement c’est moi qu’il a choisie, tout cela a provoqué une crise de panique rétrospective. Si Tinder avait existé…
Plus sérieusement, je me suis demandé si nous ne vivions pas une forme d’aseptisation des relations humaines. De triomphe du risque zéro. Particulièrement du risque zéro amoureux. Dans cette narration permanente de soi-même sur les réseaux sociaux, j’ai constaté qu’il y avait peu de place pour les jeux de l’amour et du hasard. Alors, inconditionnelle de Nora Ephron, Billy Wilder, Ernst Lubitsch ou Aaron Sorkin, j’ai un peu naïvement décidé de me lancer dans une comédie romantique plaidoyer. J’ai convoqué un as de l’amour Guillaume d’Aquitaine, le premier des troubadours, pour me donner un coup de main. Comment vivrait un gars qui bossait comme un dingue pour conquérir les femmes à l’heure de la séduction low-cost ? Un choc spatio-temporel que j’ai pris beaucoup de plaisir à écrire, car le burlesque est l’une de mes références absolues. Il est libérateur. C’est un désinhibant naturel.… Et, surtout, il me permet de réaliser un de mes rêves d’auteure, être à la fois Hugh Grant et Indiana Jones dans l’investigation de l’intime et du quotidien.